Etape 11 – De Villorba à Venise – Vendredi 3 août 2018

Réveil à 6h50 ce matin pour notre dernière étape direction Venise ! Nous voulons absolument éviter la chaleur et aussi être les premiers au buffet du petit déjeuner de notre hôtel 4 étoiles réservé à un prix défiant toute concurrence ! Olivier à des étoiles dans les yeux, c’est gargantuesque, il y a de tout et la qualité est là. Les fruits sont excellents tout comme les croissants, le pain, la charcuterie et les œufs. Je pensais avoir de la ténacité, mais là je capitule, je regarde monsieur finir ses assiettes !  Bref, on y reste 1h, comme dirait Olivier : « on rentabilise » !

Dernière journée sur les vélos !

Nous partons à 9h30, il fait un peu plus frais que d’habitude, ça fait du bien. Nous commençons par des petites routes, puis nous arrivons à Trévise. Nous longeons le canal et suivons une piste du type parcours sportif. Et effectivement c’est sportif ! L’orage de la veille a fait tomber des arbres sur le passage. On porte les vélos 2 fois, et on descend un talus pour éviter un troisième arbre.

Oups, par où on passe ?
Entre canaux et marécages ...
Trévise

La suite est plus tranquille, nous empruntant des petites routes et arrivons progressivement en agglomération. Nous sommes à Mestre, la partie continentale de Venise. Visiblement le vélo est interdit dans l’hyper-centre. Les policiers nous font signe de descendre et de pousser nos montures… L’arrivée s’annonce bien… Les pistes cyclables que nous aimons tant ont disparues !

Venise-Mestre, les vélos sont interdits ici ...

Il n’y a pratiquement aucune voie praticable pour les cyclos. Notre itinéraire nous indique d’emprunter un pont, celui-ci est fermé. Il n’y a pas d’autres solutions pour rejoindre le pont de Venise et arriver sur l’île. A côté ce ne sont que des voies rapides. Olivier, essaie de passer derrière la glissière de sécurité du pont, censée protéger les piétons de la circulation. Je préfère ne pas le suivre.

Il arrive à progresser sur 200 mètres en mettant le vélo sur sa roue arrière mais subitement l’espace se rétrécit. Le cintre du vélo ne passe plus et il ne peut pas faire demi-tour. Je le suis sur la route, nous n’avons pas le choix, nous devons descendre par la route et emprunter la voie d’insertion puis la voie rapide sur 200 mètres pour espérer rejoindre le passage piéton un peu plus loin et être en sécurité. Cependant avant cela, il faut qu’Olivier puisse regagner la route. Il enlève les sacoches de son vélo, et me les passent par-dessus la glissière, je les récupère entre deux voitures. Nous faisons de même pour le vélo. Nous sommes prêts à repartir. Nous serrons très fort les dents, nous nous engageons et rejoignons le passage piéton ! Ouf passage compliqué ! Les premiers kilomètres dans Venise ne nous ont pas réjouis, mais nous restons positifs nous sommes presque arrivés.

Après des tours et des détours, entre routes, trottoirs, travaux, camions et voitures, nous finissons par arriver sur le pont menant à l’île. La dernière ligne droite ! Nous sommes ravis ! Nous traversons le pont de 3,6 kilomètres. Ça y est nous y sommes ! Et nous perdons rapidement nos illusions ! Après la piste cyclable du pont, il n’y a plus rien ! Nous ne comprenons pas ! Nous serrons une nouvelle fois, les dents et nous nous engageons dans la circulation jusqu’au pont du Rialto.

On est sur le pont !

Là ce n’est même plus la peine, nous n’irons pas plus loin ! Une sorte de « brigade » qui contrôle le comportement des touristes nous arrête. Il est interdit de faire du vélo dans Venise, sous peine de 200 € d’amende. Nous sommes abasourdis ! Nous sommes peut-être trop idéalistes parfois mais nous ne attendions pas à un tel accueil ni, d’ailleurs, au flux incroyable de touristes que l’île attire ! Nous nous demandons tout de même si la menace de l’amende est une blague où non !

Nous avons parcourus soixante kilomètres ce matin, nous nous posons à l’ombre. Olivier va chercher de l’eau et nous mangeons le reste des fruits que nous avons, juste en face du départ du vaporetto. Le charmant monsieur revient nous voir « Il est interdit de pique-niquer dans Venise ! ». Il faut quand même à noter, que n’étions même pas dans la partie historique puisque nous n’avions pas passé le Rialto. Il ne nous en faut pas plus, nous remontons sur nos vélos, et traversons de nouveau le pont en direction du camping ! Là c’est de nouveau la galère, impossible de traverser les grandes voies de circulation en toute sécurité. Deux autres cyclo sont perdus comme nous. Nous apercevons au loin quelqu’un qui a l’air de connaitre la route. Pour le moment, il roule sur le trottoir qui se rétrécit de plus en plus. Et une fois qu’il n’y a plus de trottoir me direz-vous ? Eh bien, le cycliste coupe les quatre voies de circulation parmi le flot de voitures. Bref, nous serrons encore une fois les dents et nous nous engageons comme lui sur la route ! Vous l’aurez compris, l’arrivée au camping fut compliquée.

Grandeur et décadence du tourisme de masse...

 Nous avions loué un bungalow pour les deux nuits à Venise, afin que les vélos soient en sécurité. Pour la climatisation, il fallait rajouter 5 euros par jour. Je peux vous assurer qu’on a eu très chaud. Nous n’avions toujours pas d’alcool le soir à mettre dans notre réchaud. En effet, celui acheté à Lidl la veille n’est qu’à 50°c et ne brule pas tout seul. Olivier décide d’essayer de faire bruler le gel hydro-alcoolique initialement utilisé pour se désinfecter les mains. Cela fonctionne à peu prés. Je file dévaliser le stock de gel de la supérette du camping ! On a perdu du temps, il est 21h et les moustiques sont de sortie ! Du coup on rentre et on meurt de chaud… Heureusement que nous avions de la glace dans le congélateur !

Venise n’était pas l’attrait principal de notre voyage, et c’est tant mieux. Je ne sais comment nous aurions réagi sinon. Nous sommes passés par des paysages magnifiques et l’arrivée ne constituait qu’une étape, certes très décevante mais qui ne remet pas en question la route accomplie.

Puisque Venise ne veut pas de nous et de nos vélos, demain nous laisserons ceux-ci au repos et utiliserons nos pieds pour voir pourquoi cette ville attire tant de monde.

L’étape en chiffres :

  • 68.20 km parcourus
  • 4h26 de vélo
  • 15.34 km/h
  • 84m de D+

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